vendredi 23 mars 2012

Ça pousse!


Début de printemps exceptionnel: des 25-30 degrés en plein mois de mars, la neige qui disparaît en un clin d'oeil, les champs qui passent du blanc au brun en 2 jours à peine... c'en est à la fois excitant et perturbant! Malgré l'avance que cela nous permet de prendre pour l'installation de notre serre (on a commencé à poser les ancrages dans le sol), une inquiétude demeure: que nous réserve le mois d'avril? Croisons seulement les doigts pour que ça ne regèle pas trop...
Petite surprise cette semaine: l'ail est sorti de terre! J'étais pratiquement émue! Je vous partage ce petit bonheur printanier en vous publiant quelques photos...

Un rang d'ail, plus ou moins droit, considérant la méthode de plantation non-mécanisée! Remarquez aussi les plantes séchées sur le sol: il s'agit de notre engrais vert d'avoine qu'on a couché par-dessus la plantation d'ail l'automne passé et qui agit cette année à titre de paillis. La paillis, en plus d'avoir protégé l'ail pendant l'hiver, permet de conserver l'humidité dans le sol et de prévenir certaines mauvaises herbes de pousser... mais on n'est pas dupes, le désherbage sera quand même inévitable!
Dans la maison aussi, les plantules poussent bien. Nos étagères sont maintenant pleines d'oignons, de fines herbes et des plants qui iront dans la serre: tomates, poivrons, aubergines. Voyons voir de quoi ils ont l'air...
D'où l'expression "en rangs d'oignons"!
J'adore toutes les fines herbes, mais celle-là est sans doute ma préférée: la coriandre! On n'en plante habituellement pas à l'intérieur puisque ça se transplante très mal, mais je ne pouvais m'empêcher de m'en semer un petit pot...!


De futures aubergines, qui auront une place de choix dans la serre aux côtés des tomates, concombres et poivrons...


Les étagères bien remplies. Nous aurons à partir de cette semaine (aujourd'hui) une table supplémentaire sous la puissante lampe au sodium. La maison sera bien vite envahie par les plantes (mais on ne s'en plaint pas!). Remarquez les dômes en plastique sur les plateaux du dessus, on les utilise seulement à l'étape de la germination, alors qu'on ne voit pas encore les plantules. Ils nous aident à maintenir un bon taux d'humidité pour les petites semences qui se "réveillent". L'eau est cruciale à cette étape-ci: on ne doit ni en manquer, ni innonder les plateaux. Il faut donc les vérifier régulièrement, les arroser délicatement, utiliser une eau ni trop froide, ni trop chaude... tout plein de petites attentions qui peuvent faire une grande différence sur la qualité des plants, et donc des légumes.

Notez que nous prenons dès maintenant les inscriptions pour nos paniers de légumes qui seront livrés à Lachute (un seul point de chute cette année). N'hésitez pas à nous contacter si vous êtes dans la région! Notre formulaire d'inscription sera bientôt disponible en ligne. Autrement, vous pourrez nous voir au marché public de Saint-André d'Argenteuil, les samedis du mois de juillet et août. Pour ceux qui sont loin, vous devrez venir nous visiter pour goûter à nos légumes! On est bien ouvert au troc du genre: votre huile à bras contre des légumes de votre choix... avis aux intéressés!

dimanche 11 mars 2012

Ça sent le printemps

C'est bien connu, les agriculteurs ADORENT parler de la météo. On aime suivre les prédictions (au moins 2 fois par jour) ou la prédire nous-mêmes selon la forme des nuages et la lourdeur de l'air. On aime la commenter, s'en plaindre un peu ou s'en réjouir, selon le cas et la personnalité du fermier. On aime aussi parier sur la saison à venir (printemps hâtif, été pluvieux, etc...), en se donnant des airs de devin.

Ceci est une petite mise en garde: vous n'échapperez pas à mes commentaires météorologiques! C'est plus fort que nous, puisque tout notre horaire de travail en dépend.

Ceci dit, il fait présentement un soleil radieux à l'extérieur, les érables coulent à flot et notre fidèle météomédia nous prédit 2 semaines de températures exceptionnelles pour la mi-mars avec des maximum frôlant les 15 degrés pratiquement tous les jours! On peut dire aurevoir à nos bancs de neige! Quelle joie!

Pour nous, ça signifit aussi qu'on pourra peut-être installer notre serre-tunnel plus tôt que prévu (je dis serre-tunnel parce qu'il s'agit d'une structure de serre mais comme nous n'aurons pas de système de chauffage cette année, elle agira plutôt comme un grand tunnel). On le souhaite. Très fort. Parce que ce ne sera pas une mince tâche. D'abord, installer les ancrages dans le sol, ensuite monter la structure métallique, pour finalement recouvrir le tout de plastique et installer les systèmes de ventilation et d'irrigation. Mais pour cela, il faut que le sol dégèle et que la neige fonde. Alors, s'il-vous-plaît, météomédia, ne nous déçoit pas!! Heureusement, on a l'avantage d'un sol avec une structure légère (un loam sableux, pour les plus curieux) qui se draine rapidement et se réchauffe assez vite. Pour le reste, on n'a qu'à se croiser les doigts!

La structure de serre qu'on a acheté usagée et qu'on a du démonter l'automne passé. À côté, c'est moi, un peu fatiguée de ma journée!
Petit quiz du jour: quelle est cette plante sur la photo suivante? Les premières vraies feuilles commencent à paraître! Petit indice: cette plante pousse assez vite, mais j'en ai semé un petit pot pour mon plaisir personnel... c'est trop bon dans des pâtes....



  

lundi 5 mars 2012

De la verdure!

Nos premiers semis commencent à sortir de terre. De petites pointes vertes qui font plaisir à voir! Elles ont vite germé ces petites graines, dans l’environnement tout douillet que nous leur avons fourni.


Nos petites pousses de poireau
(on est devenu aussi gaga que de nouveaux parents montrant fièrement leur progéniture!)

Mais pourquoi semer aussi tôt, me demanderez-vous?
Bonne question. Certaines plantes ont besoin d’être davantage dorlotées que d’autres, en partie parce que leur germination et leur croissance initiale peuvent être relativement lentes.
Cela comprend par exemple tous les oignons et compagnie (poireau, échalote française…). Ces plantes, lorsque produites à partir de la semence, ont besoin d’un minimum de 8 semaines à l’intérieur avant d’être transplantées à l’extérieur dès le début du mois de mai. Ces quelques mois passés à l’intérieur (ou en serre chauffée, lorsque nous serons équipés) leur permettent de devenir suffisamment robustes pour affronter les aléas de la vie au champ (mauvaises herbes, taux d’humidité inconstant, pour ne nommer que ceux-là). Et encore, les oignons ne sont jamais très compétitifs avec les mauvaises herbes (feuillage érigé à la verticale qui prend peu d’espace et ne fait pas beaucoup d’ombre aux indésirables). Nous devrons donc continuer à les materner une fois sortie de la pouponnière, et les désherber régulièrement jusqu’à la récolte (quels enfants difficiles ces oignons! mais ils en valent la peine, j’en conviens!).

Des oignons au champs. Évidemment, ce ne sont pas les nôtres, mais ça viendra!
Pour simplifier la production, il est aussi possible de planter des oignonets, qui sont en fait de très petits oignons conservés au froid en hiver que l’on replante directement au jardin au printemps. Cela accélère la production et allège la charge qu’ils représentent en évitant les deux mois passés à l’intérieur. Toutefois, les oignons sont des plantes bisannuelles et elles fleurissent la deuxième année. Il y a donc risque de floraison lors de la plantation d’oignonets, puisqu’ils en sont alors à leur deuxième année de croissance. L’utilisation d’oignonets est d’autant moins attirante qu’ils représentent un risque plus élevé de présence de maladies et d’insectes nuisibles. Et finalement, ces oignonets sont plus coûteux que de simples semences et les variétés disponibles sont très limitées. Ils sont en somme peu avantageux  pour un producteur, mais très pratiques pour quiconque souhaitant avoir quelques oignons dans son jardin mais ne possédant pas d’installation intérieure pour faire des semis au mois de mars.

D’autres types de plantes n’ont pas besoin d’être semés aussi tôt, et il serait même risqué de les semer trop tôt. En effet, si on sème trop tôt et que les plants sont prêts à être transplantés au champ avant que les conditions extérieures le permettent, les plants risquent d’étioler dans leurs minuscules pots et de s’affaiblir. La transplantation deviendra alors très risquée pour des plants ainsi affaiblis et, s’ils survivent, les résultats finaux en seront grandement affectés. Je reviendrai sur le sujet, si cela vous dit! J’espère ne pas avoir d’exemple concret de plants étiolés à vous présenter, mais malgré tout notre bon vouloir, et avec une trentaine de légumes différents à gérer, cela finira certainement par arriver. Surtout quand on dépend du bon vouloir de Dame Nature!

Travailler avec Dame Nature, c’est accepter une certaine perte de contrôle et apprécier les surprises, bonnes ou mauvaises, qui en découlent. C’est aimer relever de nouveaux défis et apprendre à s’émerveiller du bon et ne pas se décourager du pire. Travailler avec Dame Nature, c’est reconnaître nos limites en tant qu’être humain. Y’a pas meilleure patronne à mon avis!