mardi 4 décembre 2012

La dormance

Les semences de plantes ont cette capacité d'entrer en dormance lorsque les conditions environnantes ne sont pas favorables à leur croissance. Elles appuient alors sur pause, pour une durée indéterminée. Un état d'inactivité qui leur permettent de revenir en force lorsque les conditions redeviennent plus clémentes. "Pourquoi pousser en octobre, quand je peux attendre au mois de mai? Pourquoi pousser quand je suis enterrée un pied sous terre et que je peux attendre des dizaines, voire des centaines, d'années qu'un événement quelconque me ramène à la surface?" songent-elles potentiellement au creux de leurs petites coquilles.
 
Nous, maraîchers, imitons nos précieuses plantes et entrons graduellement en dormance lorsque les conditions ne sont plus favorables à nos activités. Nous entrons dans notre coquille de maison, reprenons des forces et attendons activement que la neige fonde. Activement, je précise, parce que nous préparons notre retour, afin de profiter au maximum de la saison qui nous sera allouée. Comme les plantes, il nous faut revenir en force! 
 
Décembre a sonné, et la période de dormance est déclarée.
 
Après une dernière grosse fin de semaine à la Foire de Noël de Lachute (c'était merveilleux! rencontrer tous ces gens après 2 mois de retraite dans ma cuisine et ma serre, ça te revigore quelqu'un, je vous assure!!), le sentiment du devoir accompli est bien présent, et nous ne sommes pas mécontents de clore officiellement 2012.
 
Les préparatifs pour la saison 2013 débutent tranquillement et nous vous y reviendrons... mais en janvier!
Sur ce, un joyeux temps de Fêtes à vous, et une belle dormance à tous ceux qui ont le bonheur de vivre au rythme des plantes!

dimanche 4 novembre 2012

Petit retour sur notre première saison

Novembre?!? Mais que s'est-il passé à la ferme depuis tout ce temps? Fort probable que les légumes nous aient tenus bien occupés à l'extérieur et que le blog en ait mangé sa claque! Mais maintenant que les arbres sont dénués de leurs feuilles, que le froid a pris nos jardins d'assaut et que le soleil se cache avant l'heure du souper, il est temps d'un petit récapitulatif d'une première saison chargée en récoltes et en émotions.

L'hiver approche...


Première mission accomplie: livrer environ 25 paniers de légumes par semaine, pendant 16 semaines.  Si on fait une simple multiplication, ça fait 400 paniers plein de légumes ça les amis! Yay! Ça peut paraître simple, mais c'est un méchant défi à relever. S'assurer d'avoir assez de légumes, de belle qualité, à chaque semaine, peu importe les conditions météo, et tenter également d'offrir une variété intéressante à nos clients, des légumes qu'ils aiment en quantité, mais sans que ce soit la même chose à chaque semaine... Wow, c'est un merveilleux casse-tête à gérer, je peux vous l'assurer!! Mais les casses-têtes, ça ne nous fait pas peur, au contraire, c'est stimulant. C'est comme plein de petites équations mathématiques à résoudre, avec une belle solution au bout. Le seul hic dans le casse-tête du maraîcher, c'est que la variable température est difficile à prévoir. Cette année, ce fut d'un sec plutôt pénible, et malgré l'eau qu'on a pu envoyer dans le champs à l'aide de nos systèmes d'irrigation, certains légumes ont beaucoup souffert. À l'inverse, la chaleur a fait profité d'autres légumes qui se sont mis à produire à la tonne, beaucoup plus que nous ne l'imaginions! Une véritable magie s'opère alors dans les paniers livrés: des légumes qui nous sortent par les oreilles remplacent ceux qui ne se sont malheureusement pas développés à leur maximum... et on remercie alors la compréhension de nos partenaires-clients! 

Deuxième mission accomplie: présenter une table garnie de légumes frais et colorés pour les marchés publics auxquels nous avons participé, ici-même dans la région (c'est-à-dire à Saint-André d'Argenteuil et Lachute, à 10 minutes de la ferme, difficile de faire plus local!). Huit samedis de marché à récolter jusqu'à la noirceur le vendredi soir (vers 21h en plein été) et à se lever aux petites heures le samedi matin (vers 5h, bien souvent) pour cueillir et nettoyer les laitues et autres verdures afin qu'elles soient les plus fraîches possibles pour nos clients. C'est une sorte d'adrénaline qui nous pousse alors, et qui nous permet de rester pimpants et souriants jusqu'à la fin du marché. Les liens qu'on développe avec la clientèle au cours de ces marchés sont également très stimulants: quelle satisfaction que de voir revenir des clients fidèles semaine après semaine, que de produire des légumes pour des gens avec qui l'on peut discuter et que de savoir en récoltant cette botte de carottes ou ce paquet de roquette que celui-ci se retrouvera sur la table de telle madame ou tel monsieur! C'est un lien qu'il ne faut pas perdre et c'est une sacrée chance que nous avons de pouvoir le développer avec notre clientèle. Notre travail prend ainsi tout son sens. 
Notre tout premier marché! On a apporté telllllement de légumes ce jour-là!!! Trop en fait. On s'est par la suite ajusté, mais y'a rien de mieux qu'une table bien remplie pour se faire remarquer!

Grosse récolte de haricot... on garde le sourire!



Troisième mission accomplie: bâtir tout cela en étant qu'une personne à temps plein sur la ferme. Je travaillais également 40-45h semaine à l'extérieur... Simon se chargeait de tout cela, tout seul, du lundi au vendredi. Sans compter que cette année, il nous fallait également bâtir une serre, une chambre froide, monter l'entreprise, trouver la clientèle. Par chance, nous sommes encore jeunes et nous aimons ce que nous faisons! On savait qu'en s'embarquant dans une telle aventure, il nous faudrait travailler fort les premières années. Parce qu'évidemment, ce n'est qu'un début! Et on ne prétend surtout pas avoir tout fait parfaitement cette année (bien au contraire), on a encore énormément à apprendre. Alors vivement l'an prochain pour faire encore mieux! 


En attendant, voici quelques autres clichés de notre saison 2012...




La serre au début du mois de mai...

... et la serre deux mois plus tard!

Un peu d'aide dans la récolte des pois... Vive la famille en visite!

Notre récolte d'ail. Chez nous, on la mange avec les racines, la terre pis toute!

Nos oignons rouges qui sèchent.
Simon devant la parcelle de choux et autres crucifères (brocoli, chou-fleur, kale, etc.). Plus loin, au centre de la photo, on voit la parcelle d'oignon. 


Le mesclun sous le soleil d'été...
...et sous le givre de l'automne!
On prépare une autre parcelle de terre pour l'an prochain. Sur cette photo, Simon y semait un engrais vert d'avoine-pois (avec un semoir quasi-antique) afin d'enrichir le sol.











Et maintenant, que faisons-nous de notre hiver? On se repose un peu, évidemment! Mais on se tient aussi relativement bien occupés: on concocte actuellement des marinades et autres produits avec nos légumes pour la Foire de Noël à Lachute (30 novembre, 1 et 2 décembre), on finit de nettoyer les champs et la serre, on se prépare pour la prochaine saison, on améliore nos équipements, on fait de la paperasse, on se remet à écrire sur le blog(!)... bref, on fait tout ce qu'on n'a pas trop le temps de faire en été!  







lundi 25 juin 2012

Enfin, de la pluie!

On s'excuse de se réjouir de la venue de la pluie en ces festivités de la St-Jean. Mais de la pluie, ça fait 12 jours qu'on en voit pas, et nos légumes ont soif. Bien sûr, on a arrosé un peu le tout, mais rien à comparer une belle pluie!

Notre système d'irrigation d'urgence pour les sections du champ qui ne sont normalement pas irriguées: un trailer tiré par le tracteur avec un bassin rempli d'eau muni d'une valve. Simon a même mis un bout de tape sur la sortie d'eau pour que l'eau atteigne les 2 rangs de légumes en un seul passage. Je le trouve assez brillant quand il patente des trucs comme ça! 

Et nous aussi, la pluie nous fait plaisir. C'est l'occasion idéale de prendre une petite pause du champ sans se sentir coupable. On rentre à la maison, on écrit sur le blogue, on relaxe... et on constate vite que l'état de la maison laisse à désirer!! Comme je me plais à le dire dernièrement, nos champs sont plus propres que notre maison! Question de priorité j'imagine.

Nos champs sont en effet bien beaux et propres: la mauvaise herbe est sous contrôle, les plantes sont de belle taille et d'un vert éclatant... ça fait plaisir à voir à travers la fenêtre quand on se lève le matin!


Une partie des jardins, côté serre


On a aussi commencé à récolter certains légumes... concombre de serre, laitue, épinard, chou kale, radis, mesclun, fines herbes, fleur d'ail et même quelques tomates cerises! Miam les salades qu'on se fait!

Un exemple de ce qu'on récolte ces temps-ci... n'hésitez pas à venir nous voir si vous voulez manger de belles salades!

Seule ombre au tableau: les insectes!! Ils sont présents en grand nombre, particulièrement cette année avec le printemps chaud et relativement sec que nous avons eu. Certains insectes sont plus indésirables que d'autres et nous donnent un peu plus de fil à retordre... la fameuse bébitte à patates (nommée doryphore) et la chrysomèle, une genre de petite coccinnelle avec des rayures noires et jaunes qui bouffe littéralement tous les plants de concombres, courges, melons (tous les plants de la famille des cucurbitacées). On tente de les contrôler du mieux qu'on peut: récolte manuelle (oui, on les ramasse un par un et on les écrase du bout des doigts... super appétissant!), récolte avec un petit aspirateur, recouvrement des jeunes plants de cucurbitacées avec une toile... Mais évidemment, il en reste toujours. On peut accepter une certaine présence de ces insectes, on s'attend à avoir quelques pertes de légumes à cause d'eux. En autant qu'on garde un certain contrôle, cela nous suffit.

Notre "récolte" de bébittes à patate! On les met dans un contenant avec de l'eau, comme ça on n'a pas besoin de les écraser!

Et finalement, on a fait notre premier petit marché public lors de la Fête du Bon voisinage à St-André d'Argenteuil il y a deux semaines! Malgré le peu de produits que nous avions alors, ça été une super journée qui nous a donné un bel avant-goût des marchés que nous aurons cet été! Au plaisir de vous y voir!!



Simon à la Fête du Bon voisinage

jeudi 24 mai 2012

Les défis du mois de mai!

Le mois de mai pour un maraîcher, c'est une véritable course contre la montre. C'est le défi de tout mettre au champ ce qui doit être planté, au bon moment. Ni trop tôt, ni trop tard. De s'ajuster en fonction des risques de gel, de la quantité de pluie tombée et de la maturité des plants à transplanter. Et surtout, de s'ajuster en fonction du temps que nous avons. Parce qu'une journée, quoi qu'on fasse, n'a toujours que 24 heures! On a beau vouloir étirer le temps, le soleil se couche, nous ramène à l'ordre et nous propose de remettre à demain ce qui n'a pu être fait. Il y a de ces journées décevantes où tout semble avancer à pas de tortue et où on a l'impression que rien n'avance assez vite. Mais il y a aussi de ces journées satisfaisantes où tout se place naturellement et rapidement, et où l'on se sent franchement victorieux de rayer de la liste ce qui a été accompli! Au bout du compte, cela fait un bel équilibre.

La fin de semaine dernière fut merveilleusement satisfaisante. On en a clanché des affaires! Entre autres, on a planté quelques 500 choux variés, des milliers d'oignons verts et poireaux, 2000 patates, 200 laitues, en plus d'avoir semé des haricots, radis, pois, mesclun, coriandre... et désherbé la serre au grand complet! À deux personnes, je peux dire qu'on a été efficace.


Simon, à l'attaque pour la transplantation des choux! (on profite de l'ombre de début de journée)

Moi, en pleine plantation de patates! On s'était attaché des sacs sur la ceinture pour traîner nos "semences"... question d'éviter les allers-retours inutiles en cette chaude journée.

Les oignons au champ... ils sont encore petits, mais ne devraient pas tarder à profiter! 
Et puisqu'on parle de course contre la montre, je devrai me faire brève dans ce message... je vous redonne des nouvelles en juin!


samedi 21 avril 2012

Et... action!

La saison morte est vraiment morte. Finis l'hiver, le froid, les horaires flexibles. On est officiellement dans le jus! La preuve: le blogue a pris quelque peu le bord depuis quelques semaines... je m'en excuse et suis de retour pour vous partager notre gros nouveau.

Premier gros nouveau: la serre! Après avoir passé plusieurs journées à poser les ancrages, à en mesurer précisément leur distance, à les mettre à niveau et à régler les 2-3 petits problèmes de passage (une grosse roche mal positionnée, 2 poteaux manquants, et autres imprévus qui font que tout prend toujours deux fois plus de temps!), on a réussi à monter la structure de la serre. D'abord, un immense casse-tête que la mise en place de tous ces arches métalliques. On les avait minutieusement numérotés à l'automne lorsque nous étions allés démonter la serre, avec un marqueur permanent. Permanent, mais jusqu'à quel point? En tout cas, pas tout à fait assez permanent pour survivre complètement à une saison hivernale... alors imaginez-nous en train de passer ces trentaines d'arches à la loupe afin de découvrir et déchiffrer un restant de numéro, on avait l'air de chercher des indices pour une chasse au trésor! Et le pire, c'est que j'avais eu la brillante idée d'écrire les numéros en rouge pour les demi-arches à gauche et en bleu pour les demi-arches à droite, mais je vous annonce qu'un rouge et un bleu délavé donnent exactement la même chose. Bref, on a eu beaucoup de plaisir! Une fois triés, les morceaux ont rapidement été assemblés et montés sur les ancrages grâce à l'aide de quelques amis (merci Fred, Eddie, Manon et Luc!), mais évidemment, on a encore eu droit à quelques "surprises". Rien de dramatique, un peu de système D a réglé le tout, et la structure était à 80% montée en une seule journée. Il nous reste maintenant à installer les bouts de la serre et les portes, pour finalement recouvrir cet immense abri "tempo" de plastique et hop! nos tomates pourront bientôt y pousser à coeur joie! Bon, trève de bavardage, voici maintenant quelques photos...

9AM: Simon travaille le sol où sera placée la serre avec notre nouveau "jouet": la herse rotative

10AM: Le terrain et les ancrages sont prêts

Midi: Notre casse-tête géant, une fois démêlé!

2 PM: Les hommes travaillent fort (ben... les femmes aussi!)

4 PM: Ça avance bien... mais c'est encore croche!

Ahhh! Là ça de l'allure! Manque une belle porte, un beau plastique, des belles plantes et ça fera de beaux légumes!
Le champ pour les légumes est aussi pratiquement prêt, on a ramassé "quelques" roches, hersé et passé le vibroculteur. On commence à planter dehors la semaine prochaine! Quelques plantules commencent à se trouver à l'étroit dans leur plateau à l'intérieur. Pour les faire patienter un peu, on leur donne du "jus de poisson" et ils sont super heureux (ça vous donne le goût vous aussi, non?! humm... du jus de poisson!). Plus précisément, il s'agit d'émulsion de poisson que l'on dilue dans l'eau d'arrosage et qui leur donne une certaine dose d'azote et de phosphore de façon tout à fait naturelle. Faut juste pas être dégoûté par une odeur de poisson qui se répand allègrement dans la maison pendant quelques heures!

On a aussi repiqué quelques plantules qui avaient vraiment besoin d'espace (repiquer = mettre dans un pot plus grand). Les tomates en ont particulièrement profité...

Les tomates, entassées dans leurs petits plateaux...

Après le repiquage, les tomates sont moins à l'étroit

10 jours seulement après le repiquage! Elles sont déjà monstres et il est temps que la serre soit prête!

Notre salon où il fait bon vivre!!

On est fiers de nos bébés!! Simon dit que nos plantes sont maintenant comme des ados: elles poussent vite, mangent beaucoup (du poisson...!), et on a hâte qu'elles sortent de la maison!!

Et à travers tout ça, j'ai commencé un nouvel emploi dans une cidrerie. À temps plein. Super intéressant. La folie et les horaires de 70 heures semaine ne font que commencer!

lundi 2 avril 2012

Y'a du gazon dans ma maison...

Du gazon dans ma maison?! En voici la preuve...

Tous nos oignons réunis sur une même table... ça fait de la belle pelouse, hein?


Nos autres petits bébés grandissent bien aussi...

Les très jolis plants d'aubergines, avec leurs petites feuilles velues
Les tomates! Ça sent tellement bon, même à ce stade. Qui a hâte d'en manger??

À l'extérieur, les choses s'activent tranquillement. Les ancrages de la serre sont plus qu'à moitié posées. Les machineries sont sorties de leur torpeur hivernale et sont (presque) prêtes à retourner nos champs. Et la saison des feux de camp est entamée!

Simon redonne un petit coup de jeune aux machineries avant de leur faire reprendre le travail
Et... nos premières "récoltes"! Bon, pas vraiment une récolte: on a coupé la pointe des oignons. Pas parce qu'on avait une folle envie d'y goûter, détrompez-vous (mais on ne s'est pas empêché de le faire!). On coupe la pointe des oignons lorsqu'ils font plus de 10 cm de long afin de les forcer à concentrer leur croissance à la base du plant. Ça leur permet de devenir plus robuste.
Notre dite "récolte" après la coupe de cheveux. Délicieux sur toutes sortes de plats. 


On a aussi mangé quelques feuilles de coriandre sur cette délicieuse soupe tonkinoise... avouez que ça vous donne l'eau à la bouche!!

vendredi 23 mars 2012

Ça pousse!


Début de printemps exceptionnel: des 25-30 degrés en plein mois de mars, la neige qui disparaît en un clin d'oeil, les champs qui passent du blanc au brun en 2 jours à peine... c'en est à la fois excitant et perturbant! Malgré l'avance que cela nous permet de prendre pour l'installation de notre serre (on a commencé à poser les ancrages dans le sol), une inquiétude demeure: que nous réserve le mois d'avril? Croisons seulement les doigts pour que ça ne regèle pas trop...
Petite surprise cette semaine: l'ail est sorti de terre! J'étais pratiquement émue! Je vous partage ce petit bonheur printanier en vous publiant quelques photos...

Un rang d'ail, plus ou moins droit, considérant la méthode de plantation non-mécanisée! Remarquez aussi les plantes séchées sur le sol: il s'agit de notre engrais vert d'avoine qu'on a couché par-dessus la plantation d'ail l'automne passé et qui agit cette année à titre de paillis. La paillis, en plus d'avoir protégé l'ail pendant l'hiver, permet de conserver l'humidité dans le sol et de prévenir certaines mauvaises herbes de pousser... mais on n'est pas dupes, le désherbage sera quand même inévitable!
Dans la maison aussi, les plantules poussent bien. Nos étagères sont maintenant pleines d'oignons, de fines herbes et des plants qui iront dans la serre: tomates, poivrons, aubergines. Voyons voir de quoi ils ont l'air...
D'où l'expression "en rangs d'oignons"!
J'adore toutes les fines herbes, mais celle-là est sans doute ma préférée: la coriandre! On n'en plante habituellement pas à l'intérieur puisque ça se transplante très mal, mais je ne pouvais m'empêcher de m'en semer un petit pot...!


De futures aubergines, qui auront une place de choix dans la serre aux côtés des tomates, concombres et poivrons...


Les étagères bien remplies. Nous aurons à partir de cette semaine (aujourd'hui) une table supplémentaire sous la puissante lampe au sodium. La maison sera bien vite envahie par les plantes (mais on ne s'en plaint pas!). Remarquez les dômes en plastique sur les plateaux du dessus, on les utilise seulement à l'étape de la germination, alors qu'on ne voit pas encore les plantules. Ils nous aident à maintenir un bon taux d'humidité pour les petites semences qui se "réveillent". L'eau est cruciale à cette étape-ci: on ne doit ni en manquer, ni innonder les plateaux. Il faut donc les vérifier régulièrement, les arroser délicatement, utiliser une eau ni trop froide, ni trop chaude... tout plein de petites attentions qui peuvent faire une grande différence sur la qualité des plants, et donc des légumes.

Notez que nous prenons dès maintenant les inscriptions pour nos paniers de légumes qui seront livrés à Lachute (un seul point de chute cette année). N'hésitez pas à nous contacter si vous êtes dans la région! Notre formulaire d'inscription sera bientôt disponible en ligne. Autrement, vous pourrez nous voir au marché public de Saint-André d'Argenteuil, les samedis du mois de juillet et août. Pour ceux qui sont loin, vous devrez venir nous visiter pour goûter à nos légumes! On est bien ouvert au troc du genre: votre huile à bras contre des légumes de votre choix... avis aux intéressés!

dimanche 11 mars 2012

Ça sent le printemps

C'est bien connu, les agriculteurs ADORENT parler de la météo. On aime suivre les prédictions (au moins 2 fois par jour) ou la prédire nous-mêmes selon la forme des nuages et la lourdeur de l'air. On aime la commenter, s'en plaindre un peu ou s'en réjouir, selon le cas et la personnalité du fermier. On aime aussi parier sur la saison à venir (printemps hâtif, été pluvieux, etc...), en se donnant des airs de devin.

Ceci est une petite mise en garde: vous n'échapperez pas à mes commentaires météorologiques! C'est plus fort que nous, puisque tout notre horaire de travail en dépend.

Ceci dit, il fait présentement un soleil radieux à l'extérieur, les érables coulent à flot et notre fidèle météomédia nous prédit 2 semaines de températures exceptionnelles pour la mi-mars avec des maximum frôlant les 15 degrés pratiquement tous les jours! On peut dire aurevoir à nos bancs de neige! Quelle joie!

Pour nous, ça signifit aussi qu'on pourra peut-être installer notre serre-tunnel plus tôt que prévu (je dis serre-tunnel parce qu'il s'agit d'une structure de serre mais comme nous n'aurons pas de système de chauffage cette année, elle agira plutôt comme un grand tunnel). On le souhaite. Très fort. Parce que ce ne sera pas une mince tâche. D'abord, installer les ancrages dans le sol, ensuite monter la structure métallique, pour finalement recouvrir le tout de plastique et installer les systèmes de ventilation et d'irrigation. Mais pour cela, il faut que le sol dégèle et que la neige fonde. Alors, s'il-vous-plaît, météomédia, ne nous déçoit pas!! Heureusement, on a l'avantage d'un sol avec une structure légère (un loam sableux, pour les plus curieux) qui se draine rapidement et se réchauffe assez vite. Pour le reste, on n'a qu'à se croiser les doigts!

La structure de serre qu'on a acheté usagée et qu'on a du démonter l'automne passé. À côté, c'est moi, un peu fatiguée de ma journée!
Petit quiz du jour: quelle est cette plante sur la photo suivante? Les premières vraies feuilles commencent à paraître! Petit indice: cette plante pousse assez vite, mais j'en ai semé un petit pot pour mon plaisir personnel... c'est trop bon dans des pâtes....



  

lundi 5 mars 2012

De la verdure!

Nos premiers semis commencent à sortir de terre. De petites pointes vertes qui font plaisir à voir! Elles ont vite germé ces petites graines, dans l’environnement tout douillet que nous leur avons fourni.


Nos petites pousses de poireau
(on est devenu aussi gaga que de nouveaux parents montrant fièrement leur progéniture!)

Mais pourquoi semer aussi tôt, me demanderez-vous?
Bonne question. Certaines plantes ont besoin d’être davantage dorlotées que d’autres, en partie parce que leur germination et leur croissance initiale peuvent être relativement lentes.
Cela comprend par exemple tous les oignons et compagnie (poireau, échalote française…). Ces plantes, lorsque produites à partir de la semence, ont besoin d’un minimum de 8 semaines à l’intérieur avant d’être transplantées à l’extérieur dès le début du mois de mai. Ces quelques mois passés à l’intérieur (ou en serre chauffée, lorsque nous serons équipés) leur permettent de devenir suffisamment robustes pour affronter les aléas de la vie au champ (mauvaises herbes, taux d’humidité inconstant, pour ne nommer que ceux-là). Et encore, les oignons ne sont jamais très compétitifs avec les mauvaises herbes (feuillage érigé à la verticale qui prend peu d’espace et ne fait pas beaucoup d’ombre aux indésirables). Nous devrons donc continuer à les materner une fois sortie de la pouponnière, et les désherber régulièrement jusqu’à la récolte (quels enfants difficiles ces oignons! mais ils en valent la peine, j’en conviens!).

Des oignons au champs. Évidemment, ce ne sont pas les nôtres, mais ça viendra!
Pour simplifier la production, il est aussi possible de planter des oignonets, qui sont en fait de très petits oignons conservés au froid en hiver que l’on replante directement au jardin au printemps. Cela accélère la production et allège la charge qu’ils représentent en évitant les deux mois passés à l’intérieur. Toutefois, les oignons sont des plantes bisannuelles et elles fleurissent la deuxième année. Il y a donc risque de floraison lors de la plantation d’oignonets, puisqu’ils en sont alors à leur deuxième année de croissance. L’utilisation d’oignonets est d’autant moins attirante qu’ils représentent un risque plus élevé de présence de maladies et d’insectes nuisibles. Et finalement, ces oignonets sont plus coûteux que de simples semences et les variétés disponibles sont très limitées. Ils sont en somme peu avantageux  pour un producteur, mais très pratiques pour quiconque souhaitant avoir quelques oignons dans son jardin mais ne possédant pas d’installation intérieure pour faire des semis au mois de mars.

D’autres types de plantes n’ont pas besoin d’être semés aussi tôt, et il serait même risqué de les semer trop tôt. En effet, si on sème trop tôt et que les plants sont prêts à être transplantés au champ avant que les conditions extérieures le permettent, les plants risquent d’étioler dans leurs minuscules pots et de s’affaiblir. La transplantation deviendra alors très risquée pour des plants ainsi affaiblis et, s’ils survivent, les résultats finaux en seront grandement affectés. Je reviendrai sur le sujet, si cela vous dit! J’espère ne pas avoir d’exemple concret de plants étiolés à vous présenter, mais malgré tout notre bon vouloir, et avec une trentaine de légumes différents à gérer, cela finira certainement par arriver. Surtout quand on dépend du bon vouloir de Dame Nature!

Travailler avec Dame Nature, c’est accepter une certaine perte de contrôle et apprécier les surprises, bonnes ou mauvaises, qui en découlent. C’est aimer relever de nouveaux défis et apprendre à s’émerveiller du bon et ne pas se décourager du pire. Travailler avec Dame Nature, c’est reconnaître nos limites en tant qu’être humain. Y’a pas meilleure patronne à mon avis!